L'histoire de notre école

Créer une école ? … Une folie furieuse ! … Seule une énergie de parent peut répondre à ce défi ! Alors il fallut réunir des parents qui comme nous rêvaient d’une école différente. Une école qui permettrait une transmission culturelle et  proposerait une pédagogie dite alternative afin de proposer le meilleur, de donner toutes les chances, …en bref, faire l’école que nous n’avions pas eu lorsque nous étions enfants !

L’histoire des débuts pourrait s’écrire par chapitre…

Il faut commencer par les premiers appels par voix de presse pour des réunions d’informations et la réponse de parents qui pour certains sont restés des compagnons de route et des amis chers.

 Elle fut longue et parfois douloureuse ! En commençant par la constitution d’une première association dont l’objectif était de donner confiance. Pour cela, il a fallu créer un premier bureau inspirant le respect, grâce à des personnes connues pour leur engagement culturel, Claude Achard (professeur et chercheur) et Suzanne Donnadieu (directrice d’école, enseignante et comédienne), qu’ils en soient ici remercié(e)s !

            Puis a commencé la recherche des locaux…. et là, vraiment, commence une épopée qui a tantôt inspiré la colère tantôt le fou rire, tant les épisodes furent nombreux. Même si c’est fastidieux, je crois que la liste s’impose :

Tout semblait commencer à merveille avec la signature d’un bail de location d’une vraie école, l’Institut Boson, fermée depuis des années et juxtant l’école maternelle Jules Vallès. Mais c’était oublier l’effet des rumeurs circulant à l’égard de notre projet fou. Le résultat a été brutal puisque la veille de la rentrée prévue nous n’avions plus d’école ! C’est un représentant de la société civile piscénoise, Guy Bénézech, qui nous sauva la mise en nous accueillant gratuitement au Campotel municipal dont il avait la gestion, qu’il en soit aussi remercié. L’expérience dura 2 semaines puis, c’est une des familles les plus impliquée à l’époque, Jean-Claude et Hélène Salmeron qui nous ont accueillis, qu’ils soient remerciés eux aussi. Tout cela, le temps de trouver un appartement dans nos moyens…et nous l’avons trouvé ! Mais beaucoup de travail y ont été nécessaire et son aménagement a occupé tout notre temps libre.

L’épisode suivant, 2 ans plus tard, nous emmena route de Tourbes dans un préfabriqué abandonné !

Il n’était pas reluisant non plus, mais là, nous étions déjà plus nombreux et toujours très très motivés. Les annecdotes ne manquent pas, des aides dont nous avons bénéficiées (amis, grand-parents,…) et de la créativité dont nous avons fait preuve (exemple, scier les pieds des chaises en bois acheter à Emmaüs pour s’équiper d’un mobilier à la taille des enfants, imaginer toute sorte de jeux en pneus recyclés destinés à la cour de récréation en se fournissant chez le garagiste voisin,…).

C’est dans ces locaux que nous avons obtenu la contractualisation de l’école avec l’état.

            Quelques années plus tard, commençait à germer le projet encore plus fou de construire une école.

 La fédération départementale des écoles Calandreta suivait depuis les origines nos aventures locatives et envisageait depuis un moment que la construction serait inévitable. Les budgets de la dite fédération ne permettaient pas d’imaginer autre chose qu’une construction en préfabriqué. Cette proposition nous est apparue comme un vrai contre-sens ! Comment faire une école défendant un patrimoine, un certain art de vivre et une authenticité dans un bâtiment préfabriqué ? Nous avons demandé un délai d’un an supplémentaire pour tenter de faire entrer le coût d’une école « en dur »  dans le budget d’une école préfabriquée. Et là encore, on y est arrivé ! Aujourd’hui on se demande encore comment ! Chaque sac de ciment a été négocié, chaque secteur fait et refait sur plan jusqu’à ce que le financement corresponde au coût…. un travail de fourmis. Mais malgré tout cela, il manquait encore le plus important, le chef de Chantier ! C’est Jeannot Valéry, un grand-père magnifique, qui a pris les choses en main. Avec son ami Denis Clavier, il a su faire face à toutes les difficultés (par exemple, comment commencer un chantier de construction sans que les maçons présents sur place ne puissent accéder à la moindre goutte d’eau !?). Qu’ils en soient tous deux remerciés encore et encore. C’est aussi grâce à eux que de nombreux professionnels du bâtiment on prêter main forte par solidarité avec le projet fou, au moment où, quelques jours avant la rentrée fatidique les doutes auraient pu commencer à nous faire faiblir. Enfin, l’école fut prête, il était 21h30, on était la veille de la rentrée !!!

            La suite vous la connaissez, des agrandissements, des améliorations, …durant toutes les années suivantes auxquels vous n’avez pas manqués d’être associés d’une manière ou d’une autre !

   Notre école était à l’époque de sa création, la première école créée dans une petite ville, mais elle était aussi l’école au plus bel effectif dès la première année, 13 calandrons ! La progression a été régulière jusqu’à aujourd’hui avec quelques crises de croissance à noter. En effet, le passage du « peleton » des calandrons en classe primaire n’a pas été sans question. Oui, la moitié des effectifs a déserté par doute, par pression sociale ou familiale, et cela deux années consécutives. Puis enfin, ce passage est devenu important, mais banal, dans notre école aussi.

 Depuis le début de l’aventure, tous les parents ont donné leur contribution afin que chacun dans le respect des possibilités, des identités, des désirs, … participent à la vie de ce beau projet éducatif. Mais cela ne s’est pas fait tout seul, chacun a dû faire le chemin nécessaire pour apprendre à son tour et cheminer sur le sentier étroit du Vivre Ensemble. En cela, dès le début, les parents ont réalisé que ce projet était aussi pour eux-mêmes, une école de fraternité.

Sylvie Cavalié Alranq, parent à l’initiative du projet de la Calandreta dels polinets ».

2018 – Rédaction du texte

Nous t’en remercions !